lundi 16 février 2009

Mon compagnon d'enfance

Le char des dieux, dans mes anciens souvenirs était déjà mon ami.
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Petit, je le voyais presque tout les jours lorsque les divins voulaient bien chasser leurs nuages et ses brumes.
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Il tronait, oui ! Car, il régne tel un roi géant.
Si loin, qu'il aurait été vu de la terre sainte, dans les écrits de l'ancien testament.
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Vu des marigots et des magroves du Wouri, fleuve marin et de latérite, ou de l'ombre de ses palmiers torturés par les brises légéres du quatriéme paralléle nord, il se dresse comme un mur immense.
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Le soir venu, le soleil lui méme dans son admiration explose sur lui et innonde l'afrique équatoriale dans son couché avec une telle puissance que tout le ciel s'illumine dans un rouge flamboyant.
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Les Bamilèkès, les Bassas, les Doualas et toutes les autres tributs, Blanche comprise qui vivent à ses pieds, le savent, il n'est pas un simple mont et parfois pour le rapeller, il peut secouer un peu la plaine.
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Il a dicté sa loi à l'ocean lui méme, en lui imposant du sable noir à ses plages.
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Vous... vous croyez savoir ce qu'est la pluie ! ce qu'est un orage ! alors, imaginer les dix fois plus fort et vous toucherez enfin, la réalité de son humidité, du battement de ses gouttes, de ses craquements de tonnerre et du nombres de ses coups de foudres.
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Et lorsqu'il decide de s'étreindre avec mami wata, la deesse des eaux, ses laves descendent jusqu'à la mer qui se sublime de vapeur avant qu'elle ne pétrifie sa semence brûlante. Des amours naissent des cotes rocheuses aux couleurs de l'ébène, de formes et de beautés infinies que les vagues carressent pour la nuit des temps.
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Certain dise qu'il est hawaien, mais serait trop simple, et si ses éruptutions aujourd'hui semblent avoir la douceur de l'ile de Santa Isabel, il fut par le passé parfois trés différent dans ses coléres, comme elle, elle est devenue ...Malabo.
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Il est de l'afrique ...et ne négocie pas avec le froid. C'est à peine si il accepte parfois un peu de givre ou quelques flocons sur ses plus hautes pentes au petit matin, juste parce qu'il désire vous faire gouter un peu de fraicheur et vous rapeller que vous étes chez lui sur un volcan, en haute montagne.
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Un jour, Il m'a laissé éffleurer ses cimes du haut de ma puberté encore purile et depuis, rien, dans la vie ne m'a semblées plus inascessible.
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Dans ses premiers contreforts, il vous faut marcher entre les racines et la chaleur moite de sa foret encore trôpicale, puis d'un coup au refuge, il n'y plus que petites savanes et la pente durcie sous le soleil. Le sol devient de coulées coupantes et de caillaces roulantes.
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Des faux sommets vous découragent, l'un aprés l'autre, et lorsque que vous pensez arriver, il se redresse une nouvelle crête, puis encore et encore, jusqu'à cette cabane branlante de bois et de tôles.
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La nuit froide se passait là, pres d'un feu dans les fumées sans cheminée et les pallabres du jour.
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La derniére étape est longue, difficile, la fin trés raide, souvent, il devient une amitié exigeante et il veut vous voir courber l'échine et avancer à quatres pattes.
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Là haut, on arrive sur une sorte plateau, il y a déjà longtemp qu'il n'y a plus que mousses et lichens, l'air vous semble devenir arctique par les vents puissants et glaciaux de ses quatres milles métres.
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Si vous y alliez, vous seriez dans un autre monde, celà n'est plus tout à fait humain, l'endroit est plutôt dantesque, il est fait de roches basaltiques et de cratéres. Deci, delà, de rares petites fumerolles venant des enfers souffrés se fondent dans les brouillards givrants matinaux du char de ceux que vous semblez deviner et qu'il ne faut surtout pas regarder.
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Encore un enfant, chaussettes aux mains, basquets aux pieds, j'ai du renoncer à son sommet le plus haut, les dieux...étaient là haut sur le "Fako", la derniére petite colline...ils nous attendaient... mais finalement, dans leur injustice, aprés tant d'efforts, ils ne nous ont pas permis d'aller les voir. Je vous le promet, j'ai cru entendre leurs fracas mortels, nous l'interdire.
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Il s'en est suivi d'une journée de descente vertigineuse, tel une chutte dans le monde des hommes et vers celui de l'adolescence.
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EL..T
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Souvenir d'assension du Mont Cameroun (4070 métres - 1977)
La Photo provient du site : http://www.ailleurs-quelque-part.com/

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Mes trois enfants, Léa, Juliette et Simon.

Mes trois enfants, Léa, Juliette et Simon.
Si impossible dans la manche d'a-révé du contentin !?. Aprés l'école de Créances, maintenant à saint lô ! mais je l'ai su de passage en Bretagne avant pâque 2009 information de leur Maman ma femme et accompagné d'un homme que je connais pas...ni le nom ?, Prénom !?